
La photographie qui illustre ce billet représente un des Paris que j’aime. Celui des après-midis d’hiver, au ciel clair, quand, avant de disparaître, le soleil réveille les murs de la ville, avec un ocre pulpeux qui les fait palpiter
Et comme, ici, c’est l’Institut d’archéologie qui accroche les derniers rayons du jour, cette image va doublement à mon coeur. Car elle représente, aussi, le Paris des idées claires, celui des savants à la curiosité insatiable et amicale. Ils voulaient connaître les autres mondes, ils désiraient savoir et revenaient transformés des paysages lointains. Quel raccourci, ces créneaux résolument assyriens, dans le ciel de Paris et attendris par son soleil ! Quand la ville vient tout juste d’être frappée, hier 13 novembre 2015 par des affiliés d’un groupe qui pousse sa détestation puérile des autres jusqu’à les poursuivre dans le passé, à détruire leurs villes mortes, à anéantir leur souvenir aux lieux mêmes qui servirent de modèle à ce bâtiment.
Mais il y a bien d’autres Paris ! Tant de paysages qui nous plaisent ou qui nous heurtent ! Qui, à mesure que nous les visitons, changent ; autant de ce mouvement naturel des villes à se réformer sans cesse, que de cet échange réitéré d’eux à nous, de nous à eux, si bien que nous les voyons autres, qu’ils nous modifient et que ce sont à chaque fois des nouveaux « nous » qui les accueillent en eux.
C’est de ces Paris-là, de leur fabrication permanente, que ce blog devrait parler.